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I'm flying toward the moon

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Parmi les fous : Chapitre 14 : Espoir

Lily n’arrivait plus à se repérer dans la ville, elle était perdue et se sentait de plus en plus impuissante face au malheur qui s’abattait sur elle. Aleist la suivait toujours fidèlement mais il commençait à se fatiguer et bientôt, il échapperait peut être au contrôle de la petite fille ce qui avait de bonnes raisons d’inquiéter celle-ci. Soudain, il ouvrit de grands yeux ébahis, fixant un point qui devait se trouver à l’extérieur de la ville, il s’exclama :

"  La lumière ! Regarde ! C’est magnifique… "

Lily tourna brusquement la tête, il n y avait rien dans la direction où son compagnon regardait, hormis la Paroi de Pierre, qui telle une montagne sans sommet, était visible de n’importe quel lieu des bas fonds. Aleist s’élança, courant presque, partant vers cette lumière que lui seul apercevait. La fillette, affolée le suivit, elle tenta de le persuader qu’il n’y avait rien, qu’il fallait absolument faire demi tour, rejoindre la ville et les habitations.

Il n’écouta pas, il poursuivit son chemin plus vite encore, l’espoir se lisait dans ses yeux, son désir de réaliser ce vieux rêve, trouver un asile en ce monde, un lieu où tous les crimes, même les plus odieux seraient pardonnés. Ils atteignirent rapidement les premiers rochers, et se hissèrent, pas après pas, montant de plus en plus haut. Lily continuait de lui parler, essayant toujours de le persuader de renoncer, en vain, il était comme sourd, alors elle n’eut d’autres choix que de le suivre encore, peinant à soutenir ce rythme si rapide et saccadé.

Enfin ils arrivèrent sur une petite plate-forme, située à une centaine de mètres du sol. Aleist s’arrêta brusquement, haletant, le regard fixé vers le vide à une dizaine de pas. Lily le rejoignit, à bout de souffle, il murmura d’une voix cassée par l’émotion :

"  La lumière…si belle, si brillante… pardon… merci… "

Il s’avança vers le bord, la petite fille le retint par le bras, elle regarda son visage et se figea lorsqu’elle aperçut au fond des yeux de l’homme une pâle lueur, comme le reflet d’une étoile invisible qui brillait là, discrète mais sereine. Elle le lâcha et fit un pas en arrière, elle voulut parler mais sa gorge ne laissait sortir aucun mot, elle réussit néanmoins à souffler :

"  Je t’en prie, ne pars pas… "

Aleist n’entendit pas, seule comptait la lumière qui dansait devant lui, promesse d’un nouvel avenir, de nouveaux espoirs. Il avança encore, se rapprochant de plus en plus, et sans qu’il ne comprenne, son pied rencontra le vide. Il ne chercha pas à lutter, il bascula sans réagir et tomba dans le néant. Sa chute dura quelques secondes qui lui parurent une éternité pendant lesquelles il revit son si beau visage, doux et souriant, il entendit son rire chantant et sentit une dernière fois son parfum. Ses yeux s’embuèrent de larmes, des larmes de joies, il allait la rejoindre, toucher sa peau chaude et embrasser ses lèvres. Un nouvel espoir naquit en lui, il ne comprenait pas, mais une certitude l’envahit : " Il y là-bas un autre monde où nous pouvons réparer nos erreurs, un monde où il fait bon vivre, où les promesses sont toujours tenues et où il n’existe pas de malheureux souvenirs… "

Son corps s’écrasa sur le sol avec un bruit mat, il ne restait plus rien de lui, hormis une masse informe faite de chair et de sang. Lily agenouillée à terre, ne réagit pas. Cette lueur qu’elle avait vu dans ses yeux paraissait si réelle, emplie d’espoir et de rêves, elle n’était plus sûre d’avoir eu raison, n’aurait elle pas dû sauter avec lui et vivre cette vie qu’on lui promettait ? Elle resta ainsi de longues minutes, hésitant, cherchant à trouver la vérité, à dénicher un indice qui lui permettrait de savoir, balançant à chaque instant entre ce désir de connaître le repos et cette idée qui ne la quittait pas, elle pouvait se tromper, ce n’était peut être qu’un mirage.

Un cri venant de la ville la sortit de sa torpeur, elle réalisa alors la mort d’Aleist et avec rapidité elle se précipita au bord de la plate-forme et se pencha. Il n’était qu’une tache sombre se détachant à peine de la couleur du sol, un rien perdu dans l’immensité. Une larme coula le long de sa joue et tomba à la suite de son compagnon, le rejoignant, perle de tristesse qu’elle lui envoyait en adieu, car elle ne partirait pas à sa suite. Ravalant son chagrin, elle s’efforça de réunir son courage, puis décidée, elle entama la longue et périlleuse descente.

" La mort… Est-ce la fin, ou un nouveau départ ? La vie… ce n’est qu’un sursis plus ou moins long, que l’on obtient avant de sombrer dans l’oubli.

Ils tuent pour ne pas être tués, arrachent la vie pour conserver la leur, mentent pour protéger leur vérité. Lorsqu’ils pleurent, quelqu’un à leur côté se permet de rire, lorsque le chagrin les étreint, au loin un autre est heureux…

Etrange paradoxe que celui de la comédie humaine, pas besoin de fous pour comprendre, pas besoin de tant de morts… Alors pourquoi a-t-on laissé faire ça ? Pourquoi les fait-on disparaître, pourquoi se satisfait-on de leur misérable situation ?

L’homme de raison est un lâche qui se cache pour pleurer, qui tue pour oublier sa peur, admire la misère du monde pour se sentir plus fort…

Le fou n’a pas ces préoccupation, ses actions sont commandées par le terrible désir de vivre, il n’a pas besoin de se dissimuler, ni de tuer, tout ce qu’il fait, même les crimes les plus atroces, tend à lui accorder un peu plus de temps, mais pour cela, il doit faire abstraction de sa conscience. Peu à peu, on lui nie le statut d’homme, il cesse d’exister, il n’est qu’un monstre, une bête sauvage à l’allure ignoble. Il ne voulait pas en arriver là, il y a été poussé, il a tout perdu mais il continue d’avancer…

Le véritable monstre n’est pas celui qu’on croit, celui qui a le choix et qui délibérément fait le mauvais, est le seul fautif, il mérite de mourir, de rejoindre les fous dans leur triste univers, tandis que ceux-ci s’enfuiraient et goûteraient enfin à de meilleurs jours. Mais le monde où les coupables périssent et où les innocents sont épargnés n’existe pas, ce monde là n’est qu’une utopie. "

Ecrit par parasitemort, le Mercredi 14 Septembre 2005, 16:58 dans la rubrique "Parmi les fous".

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Commentaires

alberto

alberto

15-09-05 à 23:19

"Mais le monde où les coupables périssent et où les innocents sont épargnés n’existe pas, ce monde là n’est qu’une utopie. " ...Vraiment ? Alors invente-le.


Re:

parasitemort

parasitemort

16-09-05 à 09:19

... comment, je ne suis pas maître du monde, je ne suis qu'un individu seul... et puis même si on s'y mettait tous... cela ne changerait pas tout, il y aurait toujors des injustices...


Re: Re:

alberto

alberto

16-09-05 à 09:32

Tu as parfaitement raison. Pour ce problème il n'y a que Dieu qui peut en venir à bout. C'est fait. Il y a une prison reservée pour les injustes. Ce n'est qu'une question de temps. Cela : indépendamment des gens qui croient ou qui ne croient pas, évidemment !
Parasitemort (j'espère qu'un jour tu changeras de nom), bonne journée !


Re: Re: Re:

parasitemort

parasitemort

16-09-05 à 09:44

Je ne crois pas en ces chimères... Alors comment veux tu que j'accepte cela ? Tu prônes la justice de ton tout puissant mais je ne le vois pas, cela t'apporte peut être una satisfacion personnelle de te dire qu'il existe et d'y croire mais pour quelqu'un qui n'y croit pas... il est seul.


Re: Re: Re: Re:

alberto

alberto

17-09-05 à 00:56

Ce n'est pas moi, comme tu le dis "tu prones la justice de ton tout-puissant...", mais la Bible. Toute la Bible témoigne de ces faits. Voici un exemple : « Dieu a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme (Jésus) qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts... » (Actes 17.31). En résumé, devant Dieu, celui qui est juste, c'est celui qui croit en Jésus. Or Jésus, on ne le voit pas, en effet. Mais beaucoup l'ont vu puisque qu'il a vécu une trentaine d'années sur la terre. Il a promis de revenir sur la terre, mais pour exercer un jugement, alors "tout oeil le verra" pécise la Bible.

Pour toi ce sont des chimères. OK. Tu as le droit de dire ça. Tu parles bien sûr de ce que tu en as entendu. Mais en réalité, avant de prendre une décision, il faut prendre connaissance de ce que contient la Bible. Il faut donc la lire (personnellement je l'ai étudiée).

Maintenant, quand je réfléchis au temps où moi j'avais 16 ans... j'étais bien pareil. Et quand on est seul, qu'est-ce que peut nous apporter un Dieu qu'on ne voit pas ? C'est pourquoi, si c'était possible, je me glisserais dans la peau de ton père ou de ta mère pour t'apporter un réconfort, ou en tout cas pour être là tout près.

Quand même ouvre bien tes yeux, peut-être rencontreras-tu une personne aimante qui te surprendra.


Hell..o

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