Trahison involontaire
Elle est seule dans la vaste pièce, allongée par terre, étendue au milieu de son sang. Une flaque d'un rouge intense s'étend sur le carrelage, elle a si froid, elle a si peur. Peur de ne plus le revoir, lui, qu'elle aime, peur de mourir ainsi loin de lui, loin de ses caresses, loin de son coeur. Son meurtrier est parti il y a plusieurs minutes, la laissant pour morte, se délectant de la savoir souffrir encore à l'heure qu'il est.
La jeune femme ne comprend pas, qui est cet homme qui a fait ça, pourquoi ?Elle n'a pas pu le voir, ni même entendre sa voix, rien que le contact dur et froid du métal dans son dos, déchirant sa peau et pénétrant sa chair. Ses membres commencent à s'engourdir, une image danse devant ses yeux, celle de son petit ami la regardant en souriant, le regard empli de tendresse. Mais tout devient trouble, elle perd peu à peu cette douce vision, la crainte de mourir enserre son coeur, elle ne veut pas partir sans lui dire au revoir, elle ne veut pas s'en aller sans personne pour la rassurer.
Dans un ultime effort, elle se redresse, le carelage n'est plus aussi gelé, il s'est nourri de la chaleur de son corps se vidant de ses forces. Tremblant, elle trempe son doigt dans son sang, et écrit avec peine le nom de celui qu'elle aime. Il est comme un ange gardien qui surveille ses derniers instants, il éloigne les démons prêts à bondir sur elle. Ce sort qu'elle a dessiné de sa main chancelante, qui s'étend sur le sol en grande lettres rouge, la protège et lui fait oublier sa solitude, elle retrouve son calme, sa respiration n'est plus saccadée, appaisée, elle sourit et ferme les yeux.
On la retrouve morte quelques heures plus tard, il n y a plus rien à faire. Aucune trace d'empreinte sur le mobilier ou sur la victime, aucun indice. Mais l'inspecteur voit l'inscription sanglante, il réfléchit et en déduit que c'est le nom du meurtrier que la victime a dénoncé alors qu'elle agonisait.
On arrête le jeune homme, il crie, se défend, nie ce crime dont on l'accuse. On ne le croit pas. Il est condamné.
Dans sa cellule, il tourne en rond, elle est morte, il n'a rien pu faire, pourquoi a-t-elle écrit son nom alors qu'elle mourrait ? Pourquoi les a-t-elle laissé l'accuser ? N'était-elle pas amoureuse ? Il se souvient de ses moments passés ensemble où elle riait et dansait pout l'amuser, où ses doigts carressaient ses hanches, se perdaient dans les courbes harmonieuses de son corps. Fou de chagrin et de tristesse devant ce qui lui semble être une trahison, il arrête de réfléchir, la douleur est trop forte, il se donne la mort. Un matin, le gardien le retrouve pendu, l'inspecteur exulte, à ses yeux, ce suicide est la preuve de sa culpabilité.
Ecrit par parasitemort, le Dimanche 28 Août 2005, 11:56 dans la rubrique "Drame".
Commentaires
paranoia
07-09-05 à 20:54
Ce texte sert le coeur...Il fait mal...C'est si triste, si beau, si réel...
...Bravo...
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Re:
parasitemort
07-09-05 à 20:59
merci... je savais pas trop comment innover dans les drames alors... merci
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