Je t'attends, prends ton temps...

"Je suis à toi. Tu ne peux plus me perdre, qu'importe ce que tu fais. Je t'attends. Prends ton temps."

Après un "je t'aime" étranglé, ces mots ont le goût étrange d'un serment, d'une promesse. C'est stupide et ravissant à la fois. J'ignore ce que je dois faire, j'aurai dû me taire, je suis allée trop loin. Parce que envie de savoir quand mes paroles le toucheraient vraiment. Dès le début a-t-il affirmé ensuite, avant que je n'attaque vraiment. Alors comme je ne voyais pas son émoi, je me suis montrée cruelle, j'ai dépassé la limite et il a pleuré. Encore. Après il a fallu le consoler, le prendre dans mes bras alors qu'il tentait de s'en retirer, user de toutes mes forces pour le retenir près de moi. Car loin de lui, j'avais froid dans ce lit en plein hiver. Car loin de lui je ne sais pas si je me sentirais exister autant.

Comment expliquer ce que je sens ? J'essaye, je synthétise...

Tout a commencé ici : "Tu me pardonnes ?" Lui c'était pour rire, moi fatiguée : [Never.] Silence. Début de mes hostilités je ne croyais pas que nous arriverions par la suite à un si terrible résultat.

"Tu as dit sur le mail que je ne te touchais plus psychologiquement, c'est toujours vrai ?"  Il est trois heures du matin, ou peut être quatre, voire cinq, je n'arrive plus à penser. Je n'arrive plus à censurer ce qui flotte autour de moi, en moi, sur moi.... J'hésite, il insiste, je fuis, il me coince. [Non, je me protège. Je ne veux plus avoir mal, jamais, c'est égoïste mais je refuse de souffrir, trop de gens ont déjà réussi pas que toi, mais toi aussi. Non, tu ne me touche plus.] Non ne pleure pas, doucement. Là, je te rassure doucement mais la soirée a basculé ce qui était beau devient grisaille, tout passe du rire aux larmes. Mais on continue la conversation, tu doutes, tu veux me comprendre, tu te mets toi même en difficulté avec ces questions que tu me poses, auxquelles je ne peux bien répondre.

"Tu veux que je te répète ce que je ressens pour toi ?" [ Oui.] "Je t'aime." C'est ce que je voulais, merci pour tout, juste l'assurance de ne pas avoir rêvé. Mais... "Qu'est ce que tu ressens pour moi ?" Non pas ça, tu veux mourir ? [Un verre d'eau s'il te plaît.] Il revient une tasse d'eau dans la main, ça me parait un don du ciel, je bois, sans un mot. "Alors, qu'est ce que tu ressens pour moi ?" Tais toi ! Mais je suis acculée. Je cherche un mensonge, n'importe quoi, mais je ne trouve pas de porte de sortie, d'abri. Alors je me lance. [Ne me demande pas de te dire un jour je t'aime. C'est quelque chose que je suis incapable de faire. C'est comme ça, je sais pas... Et puis si je te le disais maintenant, ce serait un mensonge. Je ne t'aime pas, mais je suis très attachée à toi, je suis bien avec toi.]

WRONG. Mauvaise réponse. Vous avez gagné un aller simple pour la psychose.

 Merde. Il pleure. Je suis navrée, je t'enlace, tu t'éloignes, mais je colle ma peau contre la tienne, et tu ne bouges plus. Qu'est ce que tu croyais pauvre con ? Tu espérais quoi ?! Mais tu pleures et ça me fait mal aussi. Qui a dit que les mecs pleuraient jamais ? Alors j'improvise, ultime tentative pour te calmer car tu ne comprends pas pourquoi je reste avec toi, tu as l'impression que de nous deux on dirait plutôt que c'est moi qui ait 20 ans et toi 16. Pas faux. Je te console, je te berce même si je ne suis pas douée pour ça. J'essaye et dans le noir je murmure [Ce n'est peut être pas de l'amour, mais je tiens très fort à toi, je suis vraiment bien avec toi, je ne veux pas te perdre, je te le promet] Radieux non ? Emplie de douceur, à mi-voix pour être solennelle, une main sur sa poitrine, l'autre en train de croiser les doigts. Comme quand on est gosse et qu'on ment. Je ne voulais pas te mentir, mais je ne voulais pas non plus que tu t'en ailles.

Il fait si froid quand on est seule....

Ecrit par parasitemort, le Mardi 20 Décembre 2005, 15:55 dans la rubrique "Pensées d'aujourd'hui".

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