Ces pleurs qui transpercent mon âme.
Cette journée fut séparée en deux parties, deux émotions éprouvées par un être schizofrène.
J'ai joué au go durant toute l'après midi, Z. n'était pas là... Pourtant je voulais lui dire que l'avais vu à la télé hier soir, cette perspective me faisait sourire. J'ai joué contre S. un pro 2 dan, et j'ai enfin gagné ma première partie à égalité contre N. Peu intéressant pour des gens qui ne savent pas de quoi je parle.
Après nous sommes partis manger japonais, riant de ma maladresse à tenir des baguettes, savourant ces plats venus d'orient. Un jeune asiatique terriblement séduisant dans mon champ de vision, les blagues de J.M et S. qui ne peuvent pas s'empêcher de dire des inepties. P. qui fait la gueule. Je m'en moque tout en restant compréhensive car c'est le genre de comportement que j'ai souvent, décider de me mettre à l'écart pour bouder en paix, avec l'espoir inconscient d'obtenir de l'aide.
Puis nous marchons jusqu'à la tour eiffel, courant pour l'atteindre avant vingt trois heures et la voir s'illuminer et clignoter. Pari raté. Mais nous la voyons de loin. Au champs de Mars, un japonais en kilt avec une crète verte sur la tête joue de la cornemuse, un vieil homme montre un petit chat qu'il a dressé, tout en ne parlant pas un mot de français et babillant un allemand incompréhensible. Les gens qui boivent, qui fument, nous on déconne, on parle, on rit de tout, se racontant nos histoires respectives. Un autre japonais totalemnt saoul et défoncé qui décide de me draguer, balbutiant comiquement comme si l'alcool lui avait fait tout oublier hormis sa langue maternelle. Et puis, il y a aussi un mangaka qui nous montre ses planches, un petit manga sur des gamins à l'école primaire. Très joli.
Les rires, les chants, l'amitié, la folie. Les français qui photographient le touriste avec sa cornemuse. Pour une fois que ce n'est pas le contraire. Et L. qui fait des bolaces.
On bascule.
Ils sont mains dans la main et moi je ne sers à rien. Ils ne disent rien et je me sens de trop. J'aimerai disparaitre mais c'est impossible. Alors je demeure. Puis nous rentrons chez lui. J'échange deux mots avec Lucile : "Avant les moments qu'on passait ensemble étaient bien... maintenant les moments intéressants sont toujours avec lui, quand on est que toutes les deux... c'est que pendant les moments dont on se fout." Silence. Il revient. "Tu peux aller dormir si tu veux M." "Très bien, je vous laisse tous les deux." Il aurait pu me gifler ça aurait été pareil, me dire de me casser parce qu'il voulait être tranquille. Je comprend. Ils sont amoureux. Je comprend. Mais me retrouver seule dans sa chambre et les savoir ensemble à parler sur le canapé du salon. Ils ne vont pas dormir. Et moi je vais me faire chier. On l'a connu en même temps ce connard. Pourquoi est-ce que je ne suis mêm plus une simple amie. Je suis l'amie de sa copine, l'éternel point noir, l'éternelle déprimée. Je lui pourrit sa soirée. Et il me pourrit la mienne.
J'ai rêvé que je m'enfuyais cette nuit. C'était un cauchemar au goût amer.
Ce matin. Nous sommes rentrées toutes les deux. On a tout dit. Même ce qu'il ne faut pas dire. Moi, mon malaise, ma "jalousie", même si le mot me semble bien éloigné de ce que je ressens véritablement. Elle de son incertitude vis à vis de tout. Explosion, remords, pleurs...
Mais cela fait du bien de parler, cela rassure et réconforte. Je vais arrêter de voir N. pendant quelques semaines, le temps de me calmer, qu'elle mette les choses au point. Et tout ira mieux.
Ecrit par parasitemort, le Dimanche 16 Octobre 2005, 14:09 dans la rubrique "Pensées d'aujourd'hui".